L'intervention est réalisée dans le cadre du séminaire "Décoloniser la pensée : Regards autochtones" (ENS - PSL).
Depuis les années 80, le peuple maya, souvent via le mouvement mayaniste, mène des initiatives culturelles et politiques pour son intégration structurelle dans l’État guatémaltèque. La culture maya devient un élément du soft power guatémaltèque, notamment dans les campagnes touristiques de l’Instituto National de Tourisme Guatémaltèque (INGUAT), qui mettent en avant les textiles et traditions mayas.
Cependant, la culture maya reste un vecteur de pouvoir contesté. Seulement après le conflit armée interne (1960 – 1996) qui a coûté la vie à plus de 200,000 personnes, dont 86,5% d’origine maya ; l’État a reconnu les mayas comme une ethnies qui intégrante de la nation. Étant un élément géopolitique, la culture maya dans les campagnes touristiques soulève un paradoxe. Les femmes mayas sont promues à l’ étranger comme une fierté nationale, mais subissent encore discrimination et racisme au Guatemala. De plus, les motifs textiles mayas sont médiatisés comme symboles nationaux, tandis que les acteurs culturels mayas réclament une reconnaissance intellectuelle et économique de ces motifs.
Pour comprendre les tensions autour de l’inclusion des éléments de la culture maya, nous allons d’abord étudier le contexte historique des Mayas au Guatemala. Ensuite, nous analyserons le projet de loi 6136, présenté par l’Association Femenina para el Desarrollo de Sacatepéquez (AFEDES) qui promeut la propriété intellectuelle collective des peuples indigènes sur les textiles mayas. Enfin, nous examinerons comment la portée internationale des acteurs culturels diverge de la politique culturelle étrangère de l’État et propose de nouveaux paradigmes de diplomatie.
Ixchel Alvarado Avila, maya k’iche’ – kaqchikel, est étudiante en master 2 en Géopolitique de l’art et de la culture à l’université Paris 3. Boursière du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’ambassade de France au Costa Rica, elle a obtenu une licence en Relations internationales et diplomatie à l’Université Galileo du Guatemala. Depuis 2023, elle accompagne MAZORCA, un programme de résidences artistiques franco-guatémaltèque, et est référente bénévole du Collectif Guatemala à Paris. Elle s’intéresse à l’étude de l’identité maya comme mouvement de réappropriation culturelle et à étudier comment promouvoir une utilisation plus responsable et consciente des textiles mayas.
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