Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire ICTT de l’Université d’Avignon
Sergio Valenzuela Escobedo est né à Santiago du Chili en 1983. Il est photographe, artiste-chercheur et commissaire d’exposition et donner la conférence "Photographie culturelle et enjeux politiques : mécanique photographique, mysticisme et superstition chez les peuples originaires d’Amérique du Sud" .
Il se forme en tant que chercheur-artiste à l’ENSP Arles. Commissaire de Mapuche du collectif Ritual Inhabitual, au Musée de l’Homme à Paris ; Monsanto: A photographic investigation de Mathieu Asselin et Forêts géométriques, luttes en territoire Mapuche de Ritual Inhabitual aux Rencontres d’Arles. Il est aussi collaborateur de 1000words et cofondateur de doubledummy, plate-forme de réflexion critique autour de la photographie documentaire.
L’expression Toumayacha Alakana signifie « regarder la tête couverte d’un voile ». Elle est à l’origine du travail en recherche-création de Sergio Valenzuela Escobedo. Que signifie le fait d’être regardé la tête couverte d’un voile ? Les collections photographiques européennes montrant ces Amériques ancestrales témoignent du colonialisme et du contexte sociopolitique des pays concernés par rapport aux communautés « autochtones ». Ces dernières ont en partie perdu leur culture, leur autonomie économique et territoriale. Mais ces collections témoignent aussi d’une histoire inédite concernant l’utilisation de la technique, le rapport aux savoirs et aux croyances et le conditionnement de notre regard et de nos connaissances sur ces mêmes peuples.
Mänk’áčen (« le chasseur d’ombre » en langue Yahgan) est le dernier livre de Sergio Valenzuela Escobedo (Ed. Palais books, 2022) où il révise et déconstruit certains mythes coloniaux. Réalisé sous la forme d’un leporello long de près de 5 mètres, le livre regroupe plus d’une centaine d’images, issues de la recherche doctorale de l’artiste portant un regard inédit sur les conséquences spirituelles et politiques de l’arrivée de l’appareil photo en Amérique du Sud au XIXe siècle.
Suite à sa rencontre avec la chamane Rosa lors de l’exposition au Musée de l’Homme, Sergio Valenzuela Escobedo raconte : « Avant même que j’ose l’interroger au sujet de l’interdiction de photographier une chamane, elle m’improvisa comme son photographe personnel en me tendant son portable pour réaliser son portrait en face du musée. Ce fut pour moi un renversement de tous mes préjugés et de l’axe de ma recherche. Une nouvelle perspective sur la décolonisation de la pensée, de la photographie et des musées venait de m’apparaître. »
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