Cette journée d’étude propose une réflexion pluridisciplinaire sur la thématique des espaces de souveraineté dans les Amériques.
Il s’agira d’étudier la notion de souveraineté — entendue comme un pouvoir supérieur qui l'emporte sur tous les autres et qui ne saurait faire l’objet d’aucun contrôle ni limitation — et les espaces — qu’il s’agisse d’étendues de territoires ou de champs qu'un peuple ou pays revendiquent pour des raisons historiques, démographiques, économiques ou culturelles d’occupation ou de développement — qui en permettent l’expression.
L’objectif de la journée sera d’interroger la notion d’espace(s) de souveraineté sous ses multiples formes en montrant combien elle constitue la traduction contemporaine et évolutive de rapports de pouvoirs historiques. La question de la souveraineté populaire pourra particulièrement être analysée à l’aune des troubles sociaux et politiques que traverse l’Amérique latine, conduisant à la contestation de modèles de démocratie représentative jugés insatisfaisants, voire la contestation de l’accaparement de la souveraineté par des gouvernements autocratiques, et à la multiplication des appels à l’émergence de nouvelles formes de démocratie participative. De même, le retour du nationalisme, la montée du populisme, le rejet ou la contestation des instances supranationales (ONU, FMI, OTAN) constituent autant d’avatars de la souveraineté populaire, plus précisément la revendication grandissante du droit à l’autodétermination des nations et des peuples. Si les vagues de nationalisations que connaissent plusieurs pays d’Amérique latine (Vénézuéla, Bolivie, Equateur) constituent des nouvelles formes d’appropriation qui sont l’expression d’une souveraineté populaire à l’échelle de la nation, les initiatives grandissantes pour reconnaître et promouvoir des valeurs et des pratiques autochtones comme solutions innovantes pour relever des défis majeurs tel le réchauffement climatique, témoignent d’exemples de souverainetés négociées et de reconquête de pouvoir.
Il sera ainsi intéressant d’examiner sur la longue durée et de façon multiscalaire les multiples modalités que prend la notion de souveraineté et ces espaces d’expression dans les Amériques. Ainsi, la mondialisation de l’économie et le développement du droit international constituent-ils de nouveaux espaces qui redéfinissent les modalités d’exercice du pouvoir souverain ? Dans quelle mesure est-ce que des phénomènes de dépossession ou de réappropriation de territoires, de ressources et de droits s’accompagnent d’une redéfinition du pouvoir politique en conduisant à minorer, ou au contraire à revaloriser, des particularismes nationaux, régionaux ou ethnoculturels.
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