2e séance de l'année 2023-2024 du séminaire de recherche FEMPOCO
La réception du travail de Gloria Anzaldúa (1942-2004), une des théoriciennes Chicanas les plus connues et trop tôt disparue, commence enfin en France grâce à la traduction de son ouvrage Terres Frontalières-La Frontera. Cette autrice américaine, d'origine mexicaine, est aussi pionnière de la réflexion sur le genre et des études queer. Jules Falquet présentera l’un de ses textes-clés, « La conscience de la Mestiza » paru dans l'ouvrage de Gloria Anzaldúa qu’elle a co-traduit avec Paola Bacchetta et publié dès 2011 (https://journals.openedition.org/cedref/679). Jules Falquet contextualisera ce texte important dans l’histoire du mouvement Chicana et des différentes logiques du racisme et du métissage spécifiques aux États-Unis et au Mexique. Elle montrera également que Gloria Anzaldúa est une pionnière de la dite « Queer Theory » parce que celle-ci réinterprète l’histoire et adopte des perspectives nouvelles envers celles et ceux qui ont la peau foncée, envers toutes les femmes et les queers. Elle renforce sa tolérance (et son intolérance) envers l’ambiguïté. Enfin, elle est disposée à partager, à se rendre vulnérable à des manières étrangères de voir et de penser, et invite à faire de même.
L’intervenante Jules Falquet est Professeure des Universités en Philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-St Denis. Elle a vécu au Mexique et au Salvador et travaille, dans une perspective féministe et d’imbrication des rapports sociaux, sur la résistance à la mondialisation de différents mouvements sociaux latino-américains et des Caraïbes. Elle est l'autrice de nombreux articles et ouvrages scientifiques tels que Pax neoliberalia : perspectives féministes sur (la réorganisation de) la violence (2017), De gré ou de force : les femmes dans la mondialisation (2008), et d'un roman, Izta : la croisée des chemins (2022).
Le répondant de la séance sera Tina Harpin, maîtresse de conférences en Littératures comparées au département de Lettres et sciences humaines de l’Université de Guyane.
amphi E de l'Université de Guyane