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Dans le cadre de l’exposition “El fúturo detrás. Imaginación política después del estallido del 2001”, le pôle Cône Sud de l’Institut des Amériques coordonné par Marjolaine David-Briand, soutient les activités publiques de l’exposition, visible jusqu’au 2 avril au Parque de la Memoria à Buenos Aires. Le 2 Mars, se sont déroulées deux activations, l’une autour des activismes des années 90 et l’autre sur le militantisme sexo-générique de 2001 et des années suivantes. 

 

Retour sur les tables rondes "El museo de los 90” et "Cuerpos de las crisis"
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Dans le cadre de l’exposition “El fúturo detrás. Imaginación política después del estallido del 2001”, le pôle Cône Sud de l’Institut des Amériques coordonné par Marjolaine David-Briand, soutient les activités publiques de l’exposition, visible jusqu’au 2 avril au Parque de la Memoria à Buenos Aires. Le 2 Mars, se sont déroulées deux activations, l’une autour des activismes des années 90 et l’autre sur le militantisme sexo-générique de 2001 et des années suivantes. 


 

La table ronde intitulée “Formas de lo colectivo. El Museo de los ‘90” a été menée par le Musée des années 90, un espace de rencontre itinérant qui se réunit dans différents lieux, invitant ses participant.es à amener un objet pour réveiller et partager des mémoires orales des activismes dans les années précédant la crise de 2001. Pour l’activité au Parc de la mémoire, les organisatrices ont invité Monica Santino, ex futballiste et directrice technique de football, militante et vice-présidente de la Communauté Homesexuelle d’Argentine de 1992 et 1996, Fabiana Di Luca, artiste visuelle et enseignante, membre du collectif culturel La Grieta (La Plata), et Ernesto Ulloa, Gabriel Calvo y Paula Marinaro, militant.es de Simeca (Sindicato Independiente de Mensajeros y Cadetes). Le but du projet est de démystifier la révolte de 2001 en sondant les formes de résistance qui l’ont précédée et construite. Monica Santino a ainsi mis en valeur l’activisme lesbien et la lutte transversale menée pour considérer la liberté sexuelle en tant que droit humain. Elle rappela aussi l’impact de la crise du SIDA dans la communauté LGBTQI+ dans les années 90, et comment ces morts ont été mis en lien avec les disparitions forcées commises par la dictature. Face à l’auge du néolibéralisme et aux privatisations, la valeur de l’amitié et des activismes affectifs a également été mise en avant, notamment par le collectif La Grieta. Fabiana di Luca et d’autres intégrantes ont ainsi relaté leur expérience d’activisme culturelle avec la publication de la revue autogérée la Grieta inspirée de la matrice politique des années 80. Elles ont également présenté un drapeau peint à la main en 1994. Enfin les membres du SIMECA ont raconté leur expérience de construction d’un syndicat indépendant basé sur l’entraide entre les travailleurs messagers (courriers travaillant à vélo, à pied, ou à moto) afin de lutter contre la précarisation et la vulnérabilité caractérisant ces formes d’emploi.



 

Cette activité a été suivie par une table ronde intitulée “Los cuerpos de la crisis: sexo, género y deseo en la revuelta popular” modéré par Nicolás Cuello y Fernanda Carvajal. Cette conversation a réuni des militant.es sociales qui ont intégré de différentes manières les mouvements féministes et LGBT durant les révoltes sociales des 19 et 20 décembre 2001 et durant le contexte que ces évènement ont provoqué par la suite. Ainsi Carla Thompson,  María Luisa Peralta y Pablo Herrero Garisto ont discuté autour de la place du corps et du désir non-hétéronormé dans les mouvements populaires de 2001 et l’imaginaire du peuple qu’ils ont formé. I.elles ont rappelé que les  mouvements sexodissidents sont souvent vus depuis le prisme de l’amplification massive des mouvements féministes à partir de 2015, faisant omission des activismes sexogénériques des années 90 et 2000. A partir de ce “creu” historiographique, i.elles ont rappelé l’importance de la transmission des mémoires orales afin de faire l’histoire des mouvements LGBTQIA+. Les invité.es ont ainsi relaté les formes d’organisations des mouvements gays, lesbiens et travestis des années 90, les alliances formées avec les secteurs piqueteros et d'organisations populaires dans les années 2000, et les dissensions et convergences avec les mouvements féministes, ainsi que la question de l’institutionnalisation du mouvement notamment à partir de la votation de la loi du mariage égalitaire qui fut un point de rupture entre un mouvement assimilationniste et une partie radicale plus critique du tournant identitaire que prit le militantisme LGBTQIA+ à ce moment-là. I.elles ont également fait l’emphase sur le leaderisme travesti très importants pour la convergence des luttes dans les années 2000 avec des référentes telles que Diana Sacayan, Lohana Berkins et Marlene Wayar, qui ont contribué à introduire les politiques sexuelles, la question du désir et du corps dans les agendas des mouvements piqueteros et des assemblées populaires de l’époque."

Table ronde
Le 2 mars 2024
Marjolaine DAVID-BRIAND, coordinatrice du pôle Cône Sud
Parque de la Memoria, Buenos Aires, Argentina
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