Conférence en mode hybride par Emmanuelle Barozet, professeure au Département de Sociologie de l’Université du Chili et chercheuse au Centre d’Études du Conflit et de la Cohésion Sociale (COES).
La situation au Chili se caractérise par une contraction du temps et une temporalité haletante. D’abord, une explosion sociale d’ampleur qui dure cinq mois, en 2019-2020. Puis son arrêt net du fait de la pandémie de COVID, l’élection d’un gouvernement de gauche en 2021, qui semblait pouvoir le canaliser par un processus constitutionnel, qui prend finalement deux ans. Enfin, la population rejette coup sur coup deux textes opposés, l’un progressiste et l’autre conservateur.
Cette accélération et ce rythme haché permettent d’observer comment les demandes de justice sociale formulées depuis la fin de la croissance au milieu des années 2010 se transforment en un mouvement puissant et de rupture de la société en 2019. Elle permet aussi de comprendre le repli du public vers le privé dû en grande partie à la pandémie, mais aussi aux difficultés des institutions pour canaliser les demandes. Nous analyserons à la fois les contenus des revendications, mais aussi les principes de justice sociale qu’elles portent, souvent diffuses, dans un agenda politique et social qui se transforme très rapidement.
Entre théorie de la justice sociale et de l’action collective, la situation au Chili permet d’observer la manière dont nos sociétés cherchent aujourd’hui — sans encore les trouver— des alternatives politiques de droite, de gauche ou sans label. Ceci permet d’établir de nombreux parallèles avec la France (mouvement des gilets jaunes, mécontentement social, crise gouvernementale).
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