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Laetitia Braconnier-Moreno, ancienne coordinatrice du pôle andin Bogotá de l'Institut des Amériques

Laetitia Braconnier-Moreno soutient sa thèse "Hacia una Justicia intercultural para la Paz? Armonización de la justicia transicional y el Derecho Propio en Colombia (2018-2023)" le 5 décembre 2024 à l'Université Paris Nanterre, en espagnol.

Composition du jury

  • Mme Véronique Champeil-Desplats, Professeure de l’Université Paris Nanterre, Directrice de thèse
  • M. Camilo Borrero García, Professeur de l’Université Nationale de Colombie, Co-directeur de thèse
  • M. Jean-Pierre Massias, Professeur de l’Université de Pau, Rapporteur
  • Mme Marcela Gutiérrez Quevedo, Professeure de l’Université Externado de Colombie, Rapportrice
  • Mme Irène Bellier, Directrice de recherche émérite de l’École des Hautes Études en Sciences sociales, Examinatrice
  • M. Rosembert Ariza Santamaría, Professeur de l’Université Nationale de Colombie, examinateur

Résumé en français

Cette thèse explore l’expérience interculturelle au sein de la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP), établie dans le cadre de l’Accord de paix colombien de 2016. Pour la première fois en Colombie, des juges autochtones sont intégrés au sein d’une haute cour de justice, avec deux objectifs majeurs : juger les atrocités commises pendant le conflit armé en tenant compte des perspectives ethnico-raciales, et promouvoir le pluralisme juridique, reconnaissant les normativités autochtones ainsi que la compétence des autorités judiciaires autochtones sur leurs territoires respectifs.

S’appuyant sur des observations participantes et des travaux collaboratifs, cette étude analyse les stratégies mises en œuvre par les avocat·e·s des victimes et les autorités judiciaires autochtones, identifié·e·s comme des médiateur·rice·s interjustices, ainsi que par les juges autochtones membres de la JEP, qualifié·e·s d’innovateur·rice·s interlégaux·ales, afin de répondre aux questions suivantes :

  • Comment ces acteur·rice·s sociaux·ales mobilisent-ils/elles la jusdiversité pour promouvoir une justice culturellement adaptée ?
  • Dans quelle mesure l’harmonisation de la justice transitionnelle avec les systèmes de justice autochtones et afrocolombiens, en plus de remédier à leur exclusion systématique des espaces de prise de décision, peut-elle contribuer à la réparation historique et à la transformation de la manière de rendre la justice ?

Cette étude a permis de caractériser l’harmonisation — c’est-à-dire la recherche d’un équilibre suivant les enseignements d’une interculturalité critique — entre des ordres juridiques et normatifs ancrés dans des rapports de force asymétriques. Elle contribue à éclairer les avancées et les limites de ces dialogues interjustices, qui aboutissent à des innovations tant procédurales que normatives. Mon intérêt se porte particulièrement sur l’intégration du derecho propio du peuple Nasa du département du Cauca, aux dimensions politiques et spirituelles marquées, au sein du droit de la JEP, en matière de réparation de la nature — reconnue comme victime du conflit — et de sanctions réparatrices.

Mots clés: Dialogue interculturel – justice transitionnelle – pluralisme juridique – Colombie – droit des peuples autochtones – Juridiction Spéciale pour la Paix.

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Le 5 décembre 2024
Université Paris Nanterre

200 Av. de la République, 92000 Nanterre

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