Le chercheur face à l'action publique dans les Amériques : expert, acteur ou militant ?

Organisation : Irène Delcourt (LARHRA - Université Jean Moulin Lyon 3) et Luis Miguel Camargo (CESPRA -CNRS/EHESS)

Interventions : Laura Lema Silva (LCE - Université Lumière Lyon 2; Institut pour la Paix) , Esther Cyna (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris-Saclay, CHCSC), Eglantine Zatout (Université Versailles Saint Quentin), Tania Romero Barrios (Université Paris 8), Cléa Fortuné (Sorbonne Nouvelle) et Charlotte Thomas-Hébert (CRPS-CESSP)

Présentation : Éclairer le passé et investir dans le présent pour améliorer l’avenir est l’une des préoccupations majeures de la recherche en sciences sociales. Cette table ronde entend ainsi interroger les modalités d’engagement des chercheur.e.s face à des problèmes sociaux jugés pressants dans les Amériques : violences armées, santé et médicalisation des addictions, question carcérale, droits des minorités, etc. Seront abordés les objets, les formes et la formation de ces engagements, mais aussi l’impact particulier de la production scientifique dans la mise en œuvre de l’action publique (qu’il faut entendre ici comme les actions menées par une autorité publique, seule ou en partenariat, afin de traiter une situation perçue comme un problème) dans les Amériques. Il s’agira au fond d’alimenter le débat autour de ce qu’est et pourrait être la «responsabilité sociale» de la recherche en SHS dans l’élaboration d’actions mieux informées, mieux coordonnées et en phase avec les défis des sociétés des Amériques. Cette table ronde aura pour but de réunir certains chercheurs américanistes, sociologues, historiens, géographes ou économistes dont le travail soulève, de près ou de loin, des questions d’action publique pressantes. La table ronde permettra de faire dialoguer les expériences de ces experts pour répondre à quelques questions fondamentales : quelle place a eu (et pourrait continuer à avoir) leur travail scientifique dans la mise en place concrète d’actions publiques, notamment dans des situations d’urgence sociale ? Dans quelle mesure ces questionnements ont-ils influencé leurs décisions en matière de production scientifique et d’engagement personnel? Quelles modalités d’engagement dans les arènes publiques ont-ils expérimenté? En quoi la définition/redéfinition de leurs objets de recherche a-t-elle été influencée par la prégnance de ces problèmes sociaux? Quelles relations ou collaborations ont-ils pu mettre en place avec des acteurs extérieurs à leurs disciplines, voire à la recherche académique, et avec quels résultats? Quelles difficultés et obstacles ont-ils rencontrés dans leur démarche ? Répondre à ces questions, c’est tenter de mieux saisir les défis d’un monde contemporain en mutation permanente, mais c’est aussi repenser nos outils scientifiques à l’épreuve des arènes publiques.