La journée d’études « Genre, travail et mémoire en Amérique Latine : rendre visible l’invisible » a été organisée en présentiel le 20 mai 2022 par l’Institut des Amériques et l’Institut Français d’Études Andines (IFEA)
Organisée dans les nouveaux locaux de l'IFEA à Lima , il s’agit du premier évènement présentiel dans les locaux. Cet événement a permis de mettre en lumière la diversité des travaux fait par des femmes en Amérique Latine, depuis le travail informel jusqu’au travail de « faire de la mémoire ».
Cette journée d’étude a été organisée et modérée par Sharie Neira (coordinatrice du Pôle Andin Lima de l’Institut des Amériques et doctorante à l’Université Paris Cité), et trois boursières de l’IFEA, Rosa Muriel Mestanza (Université Paris Cité), Mélina Gautrand (EHESS), et Tamara Moncada (Flacso Equateur).
Dans un contexte de fortes mobilisations menées par des femmes sur le continent, l’événement scientifique a permis de souligner les spécificités des divers travaux effectués par des femmes latinoaméricaines dans leurs pays ou dans un cadre de migration interne ou externes (vers un pays du nord). Il s’agissait de faire dialoguer 6 chercheuses de nationalité française, équatorienne, et péruvienne (venant de diverses villes du pays) et deux invités impliquées dans des réseaux associatifs de luttes pour les droits des travailleuses et la reconnaissance des violences subies pendant la dictature au Pérou.
La diversité du profil des invités a permis d’aborder l’amplitude de la question du travail sur le continent : Amanda Frisancho (EHESS) a présenté le travail de femmes de ménage fait par des femmes latino-américaines migrantes en France, cette présentation a été commentée par Sofia Mauricio, membre de l’organisation La Casa de Panchita qui lutte pour les droits des travailleuses domestiques au Pérou ; Nicola Espinosa (PUCP) a exposé le travail et le rôle des femmes dans la pêche au nord du Pérou ; Rute Zuniga, présidente de l’association des femmes affectées par les stérilisations forcés au Pérou (AMAFEP) a présenté le travail d’organisation de ce groupe aux côtés de Maria Esther Mogollón (Universidad Cayetano) qui est conseillère de ce groupe ; Tamara Moncada pour sa part a expliqué les luttes des femmes qui ont fait partie du mouvement Alfaro Vive Carajo ! en Equateur et qui, notamment les femmes enceintes, ont subi des violences de la part des militaires du fait de leur appartenance à ce groupe. La Journée d’Etudes a aussi eu deux présentations magistrales de : Jules Falquet (Université Paris 8) qui a exposé un regard décolonial et matérialiste sur le travail des femmes dans le continent et Narda Zoila Henríquez (Pontificia Universidad Católica del Perú-PUCP), qui a exposé un regard sociologique et historique sur les organisations et mobilisation des femmes au Pérou.